Que ce soit en milieu ouvert ou en prison, les professionnels de l'addictologie et ceux de la justice sont amenés à coopérer dans l'accompagnement des personnes, majeures ou mineures, sous main de justice.

Ils poursuivent cependant des missions et des objectifs qui peuvent paraître éloignés, voire contradictoires. La Fédération Addiction encourage une meilleure articulation au bénéfice des personnes.

Articuler santé et justice dans le cadre des soins obligés

Dans le cadre des mesures de soin ordonnées par la justice — appelées « soins obligés » — les professionnels de l’addictologie et de la justice sont amenés à travailler ensemble. La Fédération Addiction travaille depuis plusieurs années avec le soutien du ministère de la Justice et de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) à encourager une meilleure articulation entre ces deux secteurs aux objectifs parfois éloignés.

Plusieurs outils sont ainsi mis à la disposition des professionnels de santé et de la justice. Ils sont issus de la démarche participative de la Fédération et prennent acte des dernières évolutions législatives mais aussi des changements à l’œuvre dans les pratiques professionnelles des deux secteurs : diffusion des approches motivationnelles parmi les services pénitentiaires d’insertion et de probation et les magistrats, diffusion de la clinique de la réduction des risques et des dommages, expérimentations locales de dispositifs judiciaires innovants basés sur les principes de la justice résolutive de problèmes, etc.

Visiter le site sur les soins obligés en addictologie

La question des addictions en milieu pénitentiaire

40 % des détenus entrant en prison sont concernés par des conduites addictives. La réduction des risques en prison est inscrite dans la loi depuis 2016 mais elle ne bénéficie pourtant d’aucun encadrement réglementaire. Par ailleurs, la continuité des soins entre l’intérieur et l’extérieur de la prison reste imparfaite et complexe à assurer en pratique.

Ces manquements ne sont pas conformes au principe d’équivalence des soins entre milieux ouvert et fermé, pourtant inscrit dans la loi.

La Fédération Addiction milite pour que l’ensemble des outils de réduction des risques soient accessibles en prison et pour que le repérage des conduites addictives soit amélioré.

Photo d'un couleur de prison. En premier plan, les barreaux d'une cellule

Les mineurs sous main de justice

La Fédération Addiction est impliquée dans l’amélioration de l’accompagnement des mineurs sous main de justice, en partenariat avec la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) :

  • en milieu ouvert, par un renforcement des liens entre consultations jeunes consommateurs et structures d’accueil de la PJJ ;
  • en milieu fermé, en modélisant les parcours d’accompagnement des mineurs concernés par les conduites addictives.