À la Société francophone de tabacologie, le vapotage fait consensus
La Société francophone de tabacologie (SFT) a réuni un large panel d’expertes et d’experts francophones de la tabacologie, de la pneumologie, de la pharmacie ou encore du soin infirmier afin d’élaborer une position commune sur la place et l’utilité du vapotage dans la prise en charge clinique des personnes fumeuses. Ce consensus, élaboré selon une méthodologie scientifique rigoureuse a été publié le 23 octobre 2025 dans la revue Archives of Public Health.
Les conclusions sont claires : le rapport bénéfice-risque du vapotage dans le cadre de l’arrêt du tabac est favorable. Selon les données actuelles, le vapotage permet d’obtenir des taux d’abstinence significatifs (six mois ou plus) et peut être proposée en complément des traitements nicotiniques de substitution.
La SFT rappelle également que la vape peut être utilisée dans différents contextes cliniques, y compris chez les patients hospitalisés, coronariens ou atteints de BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive), sous supervision médicale. Elle s’inscrit désormais dans l’arsenal thérapeutique du sevrage tabagique, au même titre que les autres approches validées.
« L’absence de position claire alimentait la confusion, alors même que plusieurs groupes scientifiques internationaux avaient déjà reconnu la valeur du vapotage comme outil de sevrage. »Jacques Cornuz (professeur, université de Lausanne)
Prévenir sans diaboliser
Les experts insistent toutefois sur la vigilance nécessaire vis-à-vis de l’expérimentation chez les jeunes et les non-fumeurs. Il faut rappeler que ce ne sont pas les effets de la nicotine qui provoquent les cancers ou les maladies cardiaques, mais bien les produits de combustion du tabac.
La priorité reste donc d’éviter l’entrée dans la dépendance nicotinique, tout en permettant aux personnes déjà dépendantes au tabac d’accéder à des solutions réellement efficaces et moins nocives.
Une orientation claire pour les politiques publiques
Ce consensus de la SFT marque une étape importante dans la reconnaissance de la vape comme outil de réduction des risques et de santé publique. Alors que plusieurs pays, notamment le Royaume-Uni, intègrent pleinement le vapotage dans leurs stratégies de lutte contre le tabac.
Malheureusement, alors que la position de la SFT ouvre la voie à une approche plus pragmatique et inclusive en France, le projet de loi de finances 2026 actuellement débattu au parlement intègre un article reclassant la vape comme un produit du tabac et à taxer les e-liquides.
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