L’Allemagne légalise le cannabis à usage récréatif

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Article rédigé par Benjamin Tubiana-Rey 26 février 2024
Comme prévu par l'accord de coalition entre les socio-démocrates, les verts et les libéraux, le Bundestag — le parlement allemand — vient d'adopter une loi qui légalise la consommation de cannabis. Après Malte et le Luxembourg, l'Allemagne est ainsi le troisième pays européen à suivre cette voie.

Acheter du cannabis ou en cultiver sera légal en Allemagne à partir du 1er avril 2024. La loi définitivement adoptée ce 23 février 2024 par le Bundestag — 407 voix pour, 226 voix contre — autorise l’achat de cannabis par le biais d’associations à but non lucratif et la cultivation de jusqu’à trois plants pour son propre usage.

D'importants gardes-fous persistent

La loi prévoit cependant des limitations : la possession et la consommation de cannabis restent interdites pour les moins de 18 ans et la consommation reste interdite à proximité de mineurs, des écoles, des crèches et des installations sportives. À partir du 1er juillet 2024, les « club cannabis » pourront vendre du cannabis à leurs adhérents mais dans la limite de 25 grammes par jour et pas plus de 50 grammes par mois. Et leurs nombres de membres sera limité à 500 personnes.

Par ailleurs, le ministre allemand de la Santé a annoncé qu’une campagne sensibilisation aux risques de la consommation de cannabis allait être lancée à destination des jeunes.

Et la France… ?

La création en Allemagne d’un marché légal du cannabis n’est pas une exception : après Malte et le Luxembourg, il s’agit du troisième pays d’Europe à adopter cette voie. Ailleurs, le Canada, l’Uruguay et de nombreux états des États-Unis l’ont déjà fait et la Suisse y réfléchit.

Les modèles sont toutefois très différents d’un pays à l’autre : très libéral dans certains États américains, via des associations en Allemagne ou par un monopole d’État au Québec. Ce dernier exemple donne d’ailleurs des résultats encourageants avec une diminution du cannabis chez les jeunes et une baisse importante du marché noir.

Malheureusement, il semble que le contexte politique français soit peu favorable à une telle évolution… alors même que le modèle prohibitionniste de notre pays soit en échec patent.