Avis du CNCDH sur les inégalités sociales de santé

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Article rédigé par Benjamin Tubiana-Rey 21 février 2022
Le 17 février 2022, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) a adopté à l’unanimité un avis sur les inégalités sociales de santé. La CNCDH formule vingt-deux recommandations, appelant les pouvoirs publics à faire de la lutte contre les inégalités sociales de santé un des piliers de la politique publique de santé.

De multiples déterminants sociaux conditionnent l’état de santé, l’accès à la prévention et à des soins appropriés, dont le milieu familial, scolaire, le travail, le logement, l’environnement et l’aménagement du territoire. Dans son avis, pour lequel la Fédération Addiction a été auditionnée, le Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) considère que les inégalités sociales de santé sont un enjeu public majeur car elles engendrent des atteintes importantes au droit à la santé.

« Les personnes en mauvaise santé ne sont pas responsables de leur état de santé »

Comme le constate la CNCDH, « l’espérance de vie des hommes les plus riches est supérieure de près de 13 ans à celle des hommes les plus pauvres. » Cet écart est symptomatique des inégalités sociales de santé : les inégalités sociales engendrent des atteintes massives au droit de la santé. Hors celles-ci ne sont que peu reconnues par las pouvoirs publiques.

Dans ses recommandations, la CNCHD invite donc à une logique d’approche par les droits et de promotion de la santé. La Commission insiste notamment sur l’amélioration de la démocratie sanitaire en France, par la participation des patients et un rôle accru des instances consultatives, telle que la Conférence nationale de santé.

Combattre les addictions en agissant sur l’ensemble des déterminants

En ce qui concerne la question des addictions, la CNCDH constate que « les actions de prévention se concentrent encore majoritairement sur l’interdiction de l’usage de certains produits, ou sur leur taxation, au lieu de développer des politiques de réduction des risques et la prise en charge globale des personnes. »

La Fédération Addiction partage l’opinion de la Commission : les addictions ne seraient être renvoyées à une question de « responsabilité individuelle » et une approche globale, incluant une réflexion sur la responsabilité de la société mais aussi des déterminants telle que la précarité ou la santé mentale est nécessaire. Une question que nous avions notamment abordée lors de la journée nationale « Addictions et troubles psychiatriques » du 16 mars 2021.

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