À Marseille, les conséquences de l’absence de halte soins addictions
Le 31 juillet 2025, trois collectifs d’habitants et six associations (Médecins du Monde, Aides, ASUD Mars Say Yeah, Bus 31‑32, Nouvelle Aube et la Fédération Addiction Provence-Alpes-Côte d’Azur) on publié un communiqué commun réclamant la création urgente d’une « structure permettant une consommation supervisée ouvrant une porte vers le soin ». Le texte, relayé sur le site Gomet, décrit une situation sanitaire dégradée, une précarité croissante des usagers et une cohabitation de plus en plus conflictuelle dans l’espace public.
En 2024, un projet de halte soins addictions enterré sous pression
Ce consensus contraste avec les oppositions politiques qui avaient conduit à l’abandon du projet initial : à l’époque, entre fin 2023 et début 2024, la perspective d’une HSA dans le 4e arrondissement avait provoqué une levée de boucliers de certains riverains et d’élus et le projet avait été abandonné, comme le raconte La Provence.
Un an plus tard, le bilan est lourd. Le nombre d’usagers accompagnés par ASUD (association adhérente de la Fédération Addiction) est passé de 499 en 2023, à 635 en 2024 puis plus d’un millier en projection sur 2025 mais les interventions de maraudes ne suffisent plus à répondre aux besoins. Les conditions d’hygiène sont alarmantes et les tensions dans l’espace public sont vives.
Vers une politique humaine et pragmatique ?
Interrogés par RMC, les habitants appellent à une politique plus humaine et plus pragmatique :
« Quand j'ai compris ce qu'était une une halte soin addictions, même s'il y en a une en bas de chez moi, je prends. Il faut aider ces gens-là, et en les aidant, ça nous aidera nous. »Une habitante.
Les acteurs de terrain et les habitants unissent désormais leurs voix pour réclamer une réponse digne, fondée sur la santé publique. Le procureur de la République de Marseille s’est également prononcé en faveur de l’ouverture d’une HSA.
Les haltes soins addictions ont déjà fait l’objet de nombreuses évaluations (INSERM, inspections générales de l’administration et des affaires sociales…) et ont démontré leur efficacité : amélioration de l’état de santé des usagers, baisse des consommations dans l’espace public et apaisement des tensions dans les quartiers concernés. Loin de banaliser la consommation, ces structures permettent de d’apporter un accompagnement sanitaire et social et de restaurer une forme de tranquillité urbaine.
Pour accompagner l’ouverture d’une HSA, les associations demandent également une meilleure politique d’accès au logement pour les plus précaires, un point essentiel pour sortir de la rue.