Santé mentale : des propositions pour une politique publique « humaine, solidaire et citoyenne »

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Article rédigé par Léa Montagnier 3 juillet 2025
Alors que la santé mentale a été désignée Grande cause nationale 2025, un plaidoyer inter-associatif porté par l’Uniopss appelle à une refonte ambitieuse des politiques publiques dans ce champ. Aux côtés de nombreuses autres organisations, la Fédération Addiction y a contribué afin de défendre une approche inclusive, transversale et profondément citoyenne de la santé mentale.

L'urgence d'une véritable politique publique de santé mentale

La santé mentale a été désignée Grande cause nationale 2025 : une reconnaissance bienvenue, dans un contexte de fortes attentes et de vulnérabilités accrues. Mais six mois après l’annonce, l’observation des professionnel·les est unanime : les réponses publiques peinent toujours à être à la hauteur des besoins du terrain.

C’est à ce constat que souhaite répondre le plaidoyer récemment publié par l’Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux (Uniopss), dont la Fédération Addiction est membre. Intitulé Santé mentale : l’urgence d’une politique humaine, solidaire et citoyenne, ce document défend une approche décloisonnée de la santé mentale, fondée sur la promotion des droits, l’inclusion sociale et la co-construction des réponses avec les personnes concernées.

La Fédération Addiction a eu l’occasion de contribuer à ce document, en lien avec d’autres membres du groupe de travail Santé mentale de l’Uniopss, en apportant l’expertise de son réseau et ses travaux sur les liens entre santé mentale, addictions, citoyenneté et précarité. Ce travail collectif se traduit par 12 propositions concrètes pour repenser l’approche globale de la santé mentale, qui ont notamment été présentées lors d’une journée dédiée, organisée par l’Uniopss à Paris le 23 juin dernier.

Un plaidoyer structuré autour de quatre axes majeurs

Parce qu’il est désormais évident qu’une approche uniquement médicale ou individualisante est insuffisante, ce plaidoyer milite pour une politique de santé mentale pensée à l’aune de la citoyenneté et des droits fondamentaux. Il s’organise autour de quatre axes majeurs :

  • reconnaître la citoyenneté des personnes concernées ;
  • développer une approche globale et préventive ;
  • réorganiser l’offre de santé mentale ;
  • mieux prendre en compte les publics vulnérables.

Ces propositions sont portées par une vision transversale, en articulant notamment les enjeux de soins avec ceux du logement, de l’éducation, de l’insertion, de la lutte contre les violences sociales et institutionnelles.

Un outil pour nourrir les pratiques et faire entendre les réalités du terrain

En complément de son rôle dans le débat national, ce plaidoyer constitue un support stratégique précieux pour les professionnel·les de terrain engagé·es dans les champs de la santé mentale, de l’addictologie, de l’intervention sociale et médico-sociale. Il vient en effet conforter et répondre à des constats largement partagés : besoins croissants, manque de coordination, nécessaire changement de regard et urgence du décloisonnement.

Il peut ainsi être mobilisé afin de :

  • donner un cadre de référence partagé, fondé sur les droits, la participation des personnes concernées et la transformation des pratiques ;
  • appuyer des démarches locales (auprès des agences régionales de santé, des élu·es, des institutions locales…) pour défendre des moyens renforcés, des formations croisées, et une approche décloisonnée de la santé mentale ;
  • stimuler la réflexion au sein des équipes, sur les représentations, le pouvoir d’agir, la prévention ou encore l’articulation entre soins, accompagnement social et insertion.

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