Femmes, précarité et addiction : les principales conclusions des états des lieux sur site

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Article rédigé par Marie Dumoulin 5 janvier 2022
Femmes, précarité et addiction : quel accompagnement ? L'état des lieux du projet MAAA'ELLLES montre que les professionnels disposent de savoirs empiriques… des savoirs à formaliser afin de leur permettre de gagner en légitimité et pouvoir d’agir.

Chez les femmes, les risques de précarité sont plus nombreux et durables. Et chez les usagères de produits, les inégalités de genre se doublent d’une stigmatisation de leurs usages.

Le projet « Mission d’accompagnement et d’accueil – addictions pour elles » ou MAAA’ELLES de la Fédération Addiction et de la Fédération des acteurs de la solidarité vient de terminer un premier état des lieux.

Des savoirs empiriques à formaliser

Un état des lieux a été mené dans les six accueils de jour retenus pour le projet. Deux sont dédiés aux femmes et quatre sont mixtes.

Les accueils de jour ont des missions de mise à l’abri et d’orientation. L’accueil inconditionnel, anonyme et gratuit constitue le socle de leur travail. La prise en compte des conduites addictives n’est pas le cœur de leurs missions mais celles-ci sont prises en considération dans une attention portée à la singularité de chaque personne accueillie. Les partenaires du secteur de l’addictologie sont identifiés mais l’orientation reste difficile.

La question du genre ne génère pas d’accueil spécifique dans les structures mixtes mais le genre est appréhendé dans l’accompagnement individuel et il est envisagé dans la mise en place du groupe dédié aux femmes. Bien que des différences puissent être observées sur les consommations entre les hommes et les femmes, l’accompagnement proposé à celles-ci est sensiblement identique à celui proposé aux hommes.

Durant cette phase d’état des lieux, nous observons ainsi que les professionnels disposent de savoirs empiriques opérants dans la relation d’accompagnement. Il semble qu’accompagner ces professionnels à la conscientisation des savoirs d’expériences associés à une formation leur permettrait de gagner en légitimité et pouvoir d’agir.

Diagnostics des besoins et ressources au sein des accueils de jour

Après cet état des lieux national, un diagnostic sur site des besoins et ressources de chaque établissement et des personnes qui le fréquentent a été réalisé.

Ces entretiens ont fait l’objet d’une retranscription et la matière ainsi collectée sera transmise à l’INSERM. Cela permettra de contribuer au projet de recherche Gender Arp qui vise à mieux comprendre les interactions entre genre et consommation.

Et maintenant, les plans d'actions

Un plan d’action a été élaboré avec chaque accueil de jour et les équipes seront soutenues par les chargés de projet pour le mettre en œuvre.

Certaines actions sont des actions visées par l’ensemble des structures. Il s’agit ainsi :

  • Du renforcement du partenariat avec les professionnels de l’addictologie : pour l’ensemble des accueils de jour des actions de partenariat sont visés. Elles prendront différentes formes allant de rencontres pour mieux se connaitre à une consultation avancée.
  • De la formation des professionnels. Une journée de sensibilisation/formation sera réalisée auprès des accueils de jour par Marie-Alice Robert, administratrice de la Fédération Addiction et fil rouge de la formation femmes et addictions.

Compte tenu de leur spécificité et de leur organisation, les accueils de jour ont également choisi différentes modalités d’actions pour répondre aux objectifs du projet :

  • Des actions de sensibilisation et de prévention (prévention par les pairs, exposition photo, groupe mixte de sensibilisation)
  • Des actions afin de favoriser la libération de la parole des femmes (groupe dédié aux femmes)
  • Des actions afin de renforcer l’estime de soi et l’empowerment (activités autour du bien-être, séance de boxe, etc.)

Les établissements vont maintenant mettre en œuvre ces actions durant l’année qui arrive, et les outils qui seront créés seront ensuite diffusés pour pouvoir être réutilisés par toute structure qui le souhaite.

Contactez-nous pour plus de renseignements

Pour toute question ou remarque sur le projet MAAA’ELLES vous pouvez contacter

  • Marie Dumoulin, chargée de projet à la Fédération Addiction : m.dumoulin@federationaddiction.fr – 01 42 28 83 22
  • Fanny Guemert, chargée de projets addiction et précarité à la Fédération des acteurs de la solidarité : fanny.guemert@federationsolidarite.org