UNGASS 2016 – session extraordinaire de l’ONU

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Article rédigé par Fédération Addiction 6 novembre 2014

L’Assemblée générale des Nations Unies, organe directeur de l’ONU, organise en 2016 une Session extraordinaire (« United Nations General Assembly Special Session » ou UNGASS) sur le contrôle de l’offre et de la demande de drogues dans le monde.

Dans une actualité mondiale qui n’a jamais été aussi critique et innovante vis-à-vis de la guerre à la drogue qui est à l’origine de crises de santé publique, d’incarcérations de masse, de corruption et du renforcement d’un marché noir en plein essor, cet évènement pourrait bien faire la différence.

Qu’est-ce que l’UNGASS ?

La session extraordinaire de l’assemblée générale de l’ONU est un temps prévu pour débattre entre les 193 états membres, d’un enjeu mondial spécifique. Elle est organisée sur propositions d’une ou de plusieurs nations, après validée par l’ensemble de l’assemblée.

Elle peut traiter de questions diverses, comme la santé, le genre, ou dans le cas de 2016, des priorités quant aux contrôles des drogues.

Pourquoi une session extraordinaire sur les drogues ?

Cette UNGASS était initialement prévue en 2019, pour faire le bilan du Plan d’action adopté en 2009 qui devait « réduire de manière significative ou supprimer l’offre et la demande de drogues dans le monde ». En 2009, l’ONU s’engageait à tenir l’objectif d' »éradiquer le marché des drogues » dans la décennie qui suivrait dans une déclaration politique forte.

Depuis, un certain nombre d’états membres – l’Amérique Latine en tête – sont devenus très critiques vis-à-vis de cette guerre à la drogue, et les présidents du Guatemala, du Mexique et de la Colombie ont demandé officiellement en 2012 une conférence internationale sur la réforme des politiques en la matière.

En 2014, à l’occasion d’une révision à mi-parcours du Plan de 2009 et sur l’initiative du Mexique, une résolution coparainée par 95 états membres a été adoptée pour avancer la date de la session extraordinaire sur les drogues, de 2019 à 2016, afin de rediscuter et réviser les objectifs de 2009.

En amont de l’UNGASS…

Le constat d’un échec ou du moins d’un manque d’efficacité du Plan d’action de 2009 est de plus en plus largement partagé, par d’anciens dirigeants politiques et des personnalités réunis au sein de la Global Commission On Drugs, mais aussi par de plus en plus de chefs d’État en exercice.

Un nombre croissant d’États membres prennent de nouvelles initiatives au niveau national – Uruguay, États-Unis – demandent la possibilité d’avoir un débat ouvert au sommet des instances internationales pour envisager des réponses alternatives au problème de la drogue dans le monde. C’est dans cette perspective que se prépare l’UNGASS 2016.

Plusieurs travaux sont en cours au sein de la Commission des stupéfiants, des consultations intersessions de Vienne et des instances judiciaires internationales.

Pour aller plus loin

 

IDPCL’IDPC :

L’International Drug Policy Consortium (IDPC) dont la Fédération Addiction est membre donne une vision globale de l’activité mondiale sur les drogues.

Très engagé dans la préparation de cet évènement déterminant, le Consortium offre à la société civile une plateforme de ressources pour comprendre l’actualité mondiale, et s’impliquer dans  les débats.

Ainsi, nous vous invitons à découvrir :

 

Pour suivre les travaux préparatoires à l’UNGASS, rendez-vous sur le site www.ungass-on-drugs.eu, portail de Chanvre & Libertés consacré aux questions internationales.

 

La Fédération Addiction engagée pour une voix européenne forte

EU COMMISSIONDans ce temps fort de la politique mondiale, la Fédération Addiction veut croire à une voix forte de l’Union Européenne. En tant que membre du Civil Society Forum on Drugs auprès de la commission, la Fédération représente ses adhérents dans un groupe de travail spécifiquement dédié à la préparation de l’UNGASS.

Ces travaux seront présentés et débattus en décembre prochain, lors de la prochaine réunion annuel du Forum.