Prolongation des haltes soins addictions : où en est-on ?

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Article rédigé par Benjamin Tubiana-Rey 13 novembre 2025
L'expérimentation des haltes soins addictions, inscrite dans la loi en 2016, arrive à échéance ce 31 décembre 2025. Un récent amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale laisse entrevoir une prolongation jusqu'à fin 2027 mais rien n'est encore joué. On fait le point.

Chez plusieurs de nos voisins européens, les services d’accompagnement des consommations ont depuis longtemps trouvé leur place parmi les dispositifs de soin, de prévention et de réduction des risques proposés aux usagers. En France, en revanche, le sujet demeure sensible. Les salles de consommation à moindre risque — désormais rebaptisées haltes soins addictions (HSA) — n’ont ainsi été autorisées qu’en 2016, et seulement à titre expérimental.

Cette expérimentation arrive à son terme le 31 décembre 2025. Une échéance préoccupante pour les deux HSA de Paris et Strasbourg, pour leurs usagers et leurs équipes, mais aussi pour les quartiers qui les accueillent, tant ces structures contribuent efficacement à réduire les nuisances liées aux consommations dans l’espace public.

La Fédération Addiction se mobilise depuis plusieurs mois sur cette question, aux côtés de ses adhérents Gaïa-Paris et Ithaque, et avec ses partenaires. De nombreux échanges ont été menés avec des parlementaires et avec les cabinets de la ministre de la Santé, du Premier ministre et du président de la République. Grâce à cette mobilisation, l’Assemblée nationale a adopté, samedi 8 novembre, un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) prolongeant l’expérimentation de deux ans supplémentaires, jusqu’au 31 décembre 2027.

Rien n’est joué pour autant : le PLFSS doit encore être examiné par le Sénat puis en Commission mixte paritaire, dans un contexte politique particulièrement tendu.

La Fédération Addiction restera pleinement engagée dans les semaines à venir afin d’obtenir l’adoption définitive de cette prolongation. Au-delà, l’enjeu sera d’inscrire durablement les HSA dans le droit commun, en tant que dispositif de santé et d’accompagnement social, comme le recommandent unanimement toutes les évaluations disponibles.