Publicité pour les paris sportifs : l’ANJ lance une large consultation publique

Partager sur

Article rédigé par Fédération Addiction 28 septembre 2021

Pendant l’Euro 2020 de football, beaucoup ont dénoncé des dérives de la part des opérateurs de paris sportifs en terme de pression publicitaire. Ces pratiques questionnent le modèle de régulation mis en place depuis 10 ans. L’Autorité nationale des jeux lance aujourd’hui une consultation publique portant sur la publicité pour les paris sportifs.

Selon une enquête Harris Interactive menée pendant l’Euro 2020 pour l’Autorité nationale des jeux (ANJ), plus de la moitié des personnes ayant vu les publicités pour les paris sportifs estiment qu’elles sont trop nombreuses. Près de huit Français sur dix ayant vu ces publicités considèrent qu’elles peuvent comporter un risque d’addiction.

La publicité pour les partis sportifs questionnées pendant l’Euro

En France, le marché des jeux en ligne est très encadré. Le jeu d’argent n’est pas un produit comme les autres : il comporte des risques importants de dérive (surendettement) ou de santé publique (addiction et isolement) pour le joueur et son entourage. C’est la raison pour laquelle il doit rester une pratique récréative et mesurée. Or, la pression publicitaire qui a été observée pendant l’Euro 2020 de football, notamment le ciblage des jeunes publics ainsi que les messages qui entretiennent l’illusion de l’argent facile sont particulièrement problématiques.

Confrontés à cette même situation, certains pays européens ont déjà pris des mesures pour limiter le volume des publicités ou en encadrer le contenu de façon plus stricte. L’enquête de l’ANJ vise à savoir si une évolution est nécessaire en France.

Quel est le dispositif de cette consultation de l’ANJ ?

L’ANJ a décidé d’organiser une large consultation publique portant sur les pratiques des opérateurs de jeux d’argent en matière de publicité (en particulier pour les paris sportifs). Cette consultation, qui aura lieu en septembre et octobre, a pour objectifs de :

  • produire un état des lieux de la manière dont les publicités sur les jeux d’argent sont perçues par les différents acteurs et des risques qui leur sont associés ;
  • réaliser une évaluation des outils dont dispose l’ANJ pour réguler la publicité et, le cas échéant, imaginer des pistes complémentaires qui lui permettrait de mieux assurer le respect du principe d’un jeu récréatif qui fonde le modèle français, particulièrement auprès des jeunes publics et des populations vulnérables.

 

Un questionnaire en ligne est disponible sur le site de l’ANJ jusqu’au 20 octobre. Il permet à tous ceux qui le souhaitent de faire part de leurs impressions et propositions. Deux ateliers de dialogue citoyen seront par ailleurs organisés en région.

Par ailleurs, l’ANJ organise un un appel à contribution des parties prenantes professionnelles (opérateurs de jeux, professionnels de la santé, autorités publiques compétentes, associations de soin, etc.) ainsi qu’un débat en région pour croiser le regard de différentes communautés concernées par le sujet.

« La publicité des jeux d’argent nous concerne tous : joueurs, non joueurs, parents, éducateurs, opérateurs, etc. »

Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de l’ANJ

Les différentes contributions obtenues lors de cette consultation et la synthèse que l’ANJ en fera lui permettront de construire des diagnostics communs, ensuite de formaliser des lignes directrices relatives à la publicité des jeux d’argent et, le cas échéant, de proposer d’ici la fin de l’année de nouvelles mesures aux pouvoirs publics de nature à faire respecter le modèle du jeu récréatif.