Les cannabinoïdes peuvent soulager plus de 276 000 patients, le sujet est aujourd’hui incontournable

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Article rédigé par Fédération Addiction 25 mai 2018
A la suite de l’intervention de Madame la Ministre Agnès Buzyn ce 24 mai, trois des principales associations françaises engagées pour la régulation des lois en matière de drogue s’associent afin de faire valoir une opinion commune : Celle qu’il y a aujourd’hui urgence, que le sujet est incontournable et qu’il faut donc avancer en la matière.

Madame la Ministre de la Santé, Agnès Buzyn s’est exprimée ce jeudi en faveur de l’ouverture d’un débat sur les cannabinoïdes en médecine. Nous saluons une prise de conscience pragmatique. Cette intervention inattendue remet au goût du jour un sujet longtemps dévoyé par les décideurs politiques.

En tant qu’associations, à la fois d’usagers, de citoyens et de professionnels, nous constatons depuis plusieurs années que l’usage médical du cannabis est une urgence. En France, les cannabinoïdes pourraient soulager plus de 276 000 patients . Le sujet est donc devenu incontournable considérant les nombreux travaux scientifiques sur la question. Nous regrettons d’ailleurs que la France reste à la traine sur ce sujet à l’heure où l’ensemble des pays voisins ont pris des dispositions législatives pour ouvrir un accès sécurisé aux patients.

La loi doit venir constater et encadrer une réalité, celle des dizaines de milliers de patients qui sont aujourd’hui considérés comme hors-la-loi. Nous ne pouvons plus accepter que des citoyens soient marginalisés alors que l’Etat devrait les protéger. L’évolution de la législation ne peut être permise qu’à la condition d’une reconnaissance d’un usage médical du cannabis. Dès lors, nous soutenons les propositions du Professeur Nicolas Authier et du Député Olivier Veran tendant à la mise en place d’un registre français du cannabis médical, sans oublier le Président du Grand Guéret Eric Correia qui propose de faire de la Creuse un département pilote et sans qui le sujet n’aurait pas été amené sur le devant de la scène médiatique ces dernières semaines.

Madame la Ministre de la Santé a souhaité un débat institutionnel. Nous espérons être associés à la concertation et formulons le vœu que cette annonce soit suivie de faits dans l’intérêt supérieur des patients.