Type d'action :
- Réduction des risques
- Sensibilisation de professionnels
- Soin : consultations spécifiques
- Soin autour de la grossesse
Début de l'action :
06 Jan 2011Mots-clés :
Action individuelle
Objectifs de l'action :
* informer sur les risques de la consommation de produits durant la grossesse, et rectifier les idées reçues si besoin
* informer sur les professionnels ressources
* effectuer une évaluation médico-psycho-sociale
* faire le lien avec les partenaires comme la PMI, la psychologue la médiation familiale
La grossesse semble un bon moment pour sensibiliser les femmes, qui ont souvent le « désir de s’en sortir ». L’objectif des consultations n’est pas l’abstinence immédiate, mais l’accès aux difficultés cachées derrière l’addiction (familiales, sociales, psychologiques…).
Descriptif de l'action :
Naissance du projet
Le centre hospitalier a lancé en 2005 un projet addictologie pour l’ensemble de ses services, après une enquête basée sur l’étude du bassin, le public accueilli et des rencontres de partenaires. A partir de 2007, un repérage plus spécifique des demandes des femmes a été mis en place. La sage-femme s’est spécialisée via un diplôme universitaire en addictologie ; elle a pu ensuite mettre en place des formations récurrentes des professionnels de l’hôpital. Les consultations spécifiques ont commencé en 2011.
Public ciblé
Les consultations concernent les femmes, femmes enceintes et en « post-IVG » ayant des problèmes d’addictions. Il s’agit de personnes reçues au CSAPA et/ou réorientées par le service de gynécologie obstétrique, dont les consultations du Centre Hospitalier. La dépendance au tabac est très souvent la porte d’entrée vers la consultation, même si d’autres produits peuvent être concernés comme l’alcool et l’héroïne.
La sage-femme a également mis en place des entretiens de couple pour motiver les pères et/ou réduire les risques liés aux consommations.
Déroulé des consultations
L’entretien dure 1h et peut se répéter ; le suivi est adapté en fonction de la problématique et devenir plus rapproché. Si nécessaire, quand la sage-femme est en congés, l’infirmière prend le relais.
Formation et sensibilisation
En parallèle, la sage-femme forme chaque année sur l’addictologie le personnel hospitalier, et une à deux fois par an les personnels médico-sociaux de l’extérieur de l’hôpital (assistantes sociales, infirmières en lycée/collège, éducateurs, structures d’hébergement, épicerie sociale, associations néphalistes…).
Retours sur expérience :
La sage-femme a eu la surprise d’être sollicitée par des femmes qui ne sont pas enceintes mais viennent la consulter pour la contraception et leur addiction, parce qu’elles ont confiance en elle. Au 1er semestre 2016 :
* 24 consultations de grossesses ont été réalisées en ELSA
* 21 consultations en CSAPA
L’action mériterait toutefois de bénéficier de plus de temps pour être développée.
Les professionnels non spécialistes, notamment les gynécologues, ont du mal à aborder la problématique de l’addiction pendant la grossesse, d’où l’importance de leur sensibilisation et de consultations spécialisées par du personnel formé. Le temps de consultation gynécologique en milieu hospitalier (1/4h) est de toute façon trop court pour permettre d’aborder le sujet. Les consultations du 4ème mois par la sage-femme sont les plus appropriées pour aborder cette problématique.
Les patientes sont difficiles à « fidéliser » : la solution passe par le choix d’un intervenant le plus adapté à la sensibilité de la personne et par la communication entre professionnels.
Enfin, il est important de se rappeler que chaque situation est unique.